Lis, vis, aime
25 Novembre 2020
J'ai appris avec tristesse hier la disparition tragique et prématurée de Christophe Dominici, ce charismatique rugbyman qui n'avait pas froid aux yeux, à seulement 48 ans. L'enquête est en cours, mais tout porte à croire qu'il a mis fin à ses jours. Certes, il a connu des épisodes de dépression par le passé, ce qui pourrait expliquer son ultime geste de désespoir; mais les quolibets et les moqueries de certains sur les réseaux sociaux dont il a été l'objet suite à l'histoire de la reprise de Béziers l'ont beaucoup affecté, et cela a dû jouer pour ce passage à l'acte fatal....
Dans un autre registre, le chef cuisinier Taku Sekine, star des réseaux sociaux, s'est suicidé il y a quelques semaines, suite à des accusations d'agressions sexuelles. On ne saura jamais s'il est vraiment coupable des faits qui lui sont reprochés puisque la principale accusatrice a toujours refusé de porter officiellement plainte, se contentant de propager des rumeurs sur les réseaux sociaux, mettant ainsi à mal la réputation du chef japonais qui n'a jamais pu défendre son honneur et présenter sa version des faits devant un tribunal de la République...
Une autre victime des rumeurs se propageant sur les réseaux sociaux, c'est Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géographie qui faisait son travail et qui a été décapité. Son cours sur la liberté d'expression, une des valeurs fondamentales de notre pays, lui a valu de se retrouver au milieu d'une véritable cabale, conduisant un illuminé qui a vu des vidéos diffusant des messages haineux et qui s'en est nourri à passer à l'acte...
D'après le Journal du Net, Facebook revendiquait au troisième trimestre 2020 2,74 milliards d'utilisateurs actifs par mois. Soit un tiers de l'Humanité! Imaginez un peu la quantité phénoménale d'informations vraies ou fausses qui y circulent, imaginez combien une nouvelle peut enfler en quelques "Like"!
J'ai pris trois cas emblématiques pour illustrer mes propos, mais nombreuses sont les personnes qui ont été victimes de harcèlement en ligne, de chantages odieux, de remarques désobligeantes.
Prenons-nous le temps d'analyser les mots que nous utilisons quand nous commentons? Vérifions-nous la source des informations que nous relayons? Sommes-nous conscients de notre responsabilité dans nos propos, dans le choix des mots?
Derrière l'écran de notre ordinateur, nous semblons parfois détachés de ces réalités alors que nous sommes responsables de nos paroles et de nos actes, fussent-ils diffusés sur internet sous un pseudonyme.
Les réseaux sociaux font désormais partie de notre vie, à nous de faire en sorte qu'ils soient vecteurs de paix et de solidarité plutôt que des instruments de haine.
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