Lis, vis, aime
19 Février 2015
Alors que ses élèves la surnommaient Mme Charmante, elle m'a toujours donné l'impression d'être le Général en chef ou le chef d'orchestre de notre famille: elle tenait la maisonnée d'une main de maître et ne tolérait pas les fausses notes!
Elle n'est peut-être pas grande par la taille mais elle en impose par sa force de caractère. Quand il s'agit de sa famille elle s'oublie complètement pour n'être qu'abnégation. Elle est sur tous les fronts et se donne sans compter pour résoudre les problèmes qui surviennent; et croyez-moi de ce côté là, la vie ne l'a pas épargnée...
Quand il était petit, mon frère avait une santé fragile. Ma mère remuait ciel et terre pour trouver les traitements les plus efficaces et mettait sa propre santé en danger pour s'occuper de lui.
Plus tard c'est mon père qui est tombé malade, et là encore, depuis cinq ans elle se dépense sans compter pour le soulager. Vous connaissez les hommes quand ils sont malades - les jérémiades et les caprices à n'en plus finir! -; ma mère arrive à insuffler à mon père la force de se battre et elle supporte ses humeurs avec patience et amour.
Elle est tout aussi généreuse avec les autres même si cela lui a parfois joué des tours. Elle n'a jamais été très riche et pourtant elle arrive à aider ceux qui sont dans le besoin. Je ne saurai jamais comment elle fait mais franchement elle m'épate.
Quand elle enseignait encore, une grande partie de son week-end était consacrée à faire des recherches dans les bouquins pour offrir à ses élèves des cours plus clairs et plus complets, outre les copies à corriger. Je voyais bien à quel point elle aimait son métier et combien ses élèves étaient importants à ses yeux.
Contrairement à mon père, j'ai mis du temps à vraiment comprendre combien j'aimais ce petit bout de femme. Elle incarnait (et continue à l'être) l'efficacité mais la vie l'accaparait tellement qu'elle avait peu de temps à consacrer aux câlins et autres signes d'affection; je ne me souviens pas de gros câlins avec elle étant petite... Ce n'est qu'avec ses petits-enfants qu'elle se laisse enfin aller à être une vraie mamie gâteau et à les embrasser à tout va...
Comme beaucoup de mères avec leurs filles, ma relation avec ma maman était compliquée. L'arrivée de mon fils m'a permis de clarifier tout cela, j'ai appris à la connaître, j'ai découvert avec quel courage, quelle abnégation et quel amour elle prend soin de chacun de nous à chaque seconde de sa vie.
Depuis, mon admiration pour elle ne cesse de grandir et exponentiellement mon amour pour elle.
A 62ans, elle continue à faire attention à ce qu'elle mange, quitte à se mettre à la diète après quelques écarts pendant les périodes de fête par exemple. D'aussi loin que je me souvienne, ma mère a toujours accordé une grande importance aux contenus de nos repas: du poisson pour la mémoire, des fruits pour les vitamines, du lait pour le calcium, et j'en passe; ainsi qu'à une bonne hygiène de vie.
Je ne peux pas habiter plus de deux semaines sous le même toit qu'elle - et je le lui ai dit d'ailleurs! - mais je souhaite de tout mon cœur qu'elle continue à mener sa (notre) petite famille à la baguette pour très longtemps encore...
Je t'aime ma Neny....
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