Lis, vis, aime
3 Septembre 2015
A 28ans, Eric-Emmanuel Schmitt partait sur les traces de Charles de Foucauld - dont les travaux sur les Touaregs sont une véritable référence - pour les besoins d'un film. Lui qui traversait un désert spirituel allait être confronté au dénuement du désert du Hoggar et se retrouver ainsi face à l'essentiel, et face à lui-même...
Lui, le philosophe, l'homme censé être civilisé et détenteur du savoir, se rend compte à quel point cet environnement en apparence vide avait beaucoup à lui apprendre. Son amitié avec son guide Touareg Abayghur lui apportera sagesse et enrichissement humain.
Une nuit, alors qu'il venait de descendre le mont Tahat, il s'est égaré et s'est retrouvé séparé de son groupe, avec juste quelques gorgées d'eau dans la gourde, sans rien à manger, ni vêtement chaud pour le protéger. Alors qu'il avait le corps emprisonné dans son carcan de sable, attendant une mort assurée, il a été littéralement brûlé par la foi. Tel l'or purifié par le feu, cette nuit l'a transformé, faisant de l'agnostique pétri de doutes et d'angoisse un chrétien convaincu...
Mon avis:
J'avais l'impression de cheminer avec le groupe d'Eric-Emmanuel Schmitt à travers le désert tellement c'est bien raconté. A la manière dont il l'a décodé, le désert devenait presque attrayant . A l'instar de Charles de Foucauld, il a été fasciné par la manière de vivre des Touaregs.
Quel privilège que de pouvoir partager l'intimité spirituelle de ce grand auteur, de suivre son parcours intérieur. Ses questionnements sont devenus miens et m'ont rappelé mes propres interrogations...
J'ai toujours beaucoup aimé les livres d'Eric-Emmanuel Schmitt mais celui-ci est sans conteste mon préféré.
Que vous soyez croyant ou non, je vous le conseille vivement! Car au-delà de la dimension spirituelle, le récit de cette aventure dans le désert est captivant, de la première à la dernière page.
Publié aux Editions Albin Michel
182 pages
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