Lis, vis, aime
17 Octobre 2016
Des milliers de Juifs ont dû fuir l'Allemagne pour échapper à la barbarie des Nazis...
Des milliers d'Espagnols ont dû quitter leur pays pour échapper au régime totalitaire de Franco...
Des milliers d'Africains laissent derrière eux leurs pays pour fuir la guerre et les exactions de Daesh...
10.000 personnes ont péri en Méditerranée depuis 2014...
Le phénomène migratoire n'est pas une nouveauté, pourtant il nous effraie. Nous avons peur qu'"ils" nous envahissent, nous avons peur qu'"ils" nous volent nos richesses, nous avons peur que l'insécurité s'accentue avec "leur" arrivée. Mettons-nous pourtant un instant à leur place et essayons de répondre à ces questions:
- Combien d'entre nous avons des ancêtres d'origine étrangère, même lointains ?
- N'est-on pas mieux chez soi, home sweet home comme on aime si bien à le répéter?
- Ne sommes-nous pas fiers de notre identité, jaloux de nos traditions? N'aimons-nous pas notre pays, la terre de nos ancêtres, là où nous avons toute notre famille?
- Combien d'entre nous serions prêts à entreprendre volontairement un voyage à bord d'un canot pneumatique, de nuit, sans nourriture ni bouée de sauvetage alors que nous ne savons même pas nager?
- Combien d'entre nous serions prêts à risquer volontairement la vie de nos enfants?
Eux ont dû renoncer à tout cela...
Ils étaient ingénieurs, médecins ou professeurs, ils étaient "quelqu'un" chez eux, ils ne sont plus que des migrants vivant dans des tentes, dans la boue, se nourrissant de la charité des associations, ils sont regardés de travers, haïs même parfois...Ils font la fortune de gens peu scrupuleux qui profitent de la misère humaine pour s'en mettre plein les poches, sans garantie de rien du tout...Juste fuir, avec comme seul bagage l'espoir d'un avenir plus sûr pour leurs enfants, leurs familles...
Souvenez-vous pourtant, quand le mur de Berlin est tombé en 1989, la RFA a beau être riche et attirante, la RDA ne s'est pas pour autant vidée de tous ses habitants...
Généralement, on quitte son pays par nécessité, surtout si on sait que le chemin est semé d'embûches et de dangers et quand l'issue est plus qu'incertaine. Le déracinement est une décision mûrement réfléchie, et on a beau nous montrer que les mouvements migratoires tendent à s'intensifier, le taux est resté sensiblement stable depuis des décennies...
L'envie de gagner les élections présidentielles poussent certains à tenir des discours identitaires, noircissant le portrait du migrant... Le climat d'insécurité actuel ne fait que renforcer cette défiance vis-à-vis de l'étranger.
Je vous invite pourtant à changer votre regard sur les migrants, à ne pas les voir comme une menace mais une vraie chance d'ouverture sur le monde, sur les autres cultures.
Récemment, j'ai assisté à la conférence de François Gemenne, professeur à Sciences-Po, qui a expliqué les dix raisons pour lesquelles nous devrions, non pas supprimer, mais ouvrir les frontières. Edifiant!
En attendant, je partage avec vous cet article relatant son intervention dans l'émission "Salut les terriens":
Ne nous laissons pas influencer par les discours haineux, et surtout n'oublions pas que "nous sommes tous l'étranger de quelqu'un"...
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