Lis, vis, aime
28 Mai 2017
Comme moi, faites-vous partie de ces millions de personnes qui ont lu "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante? Cette saga en quatre tomes relate l'amitié qui lie Elena Greco et Lila Cerullo, deux petites filles qui habitaient un quartier pauvre de Naples. Le premier tome dresse un portrait réaliste et sans concession de l'amitié, dans toute sa complexité: la relation dominant-dominé, les petites jalousies et malgré tout le lien très fort qui lie les deux amies. Si ce n'est déjà fait, je vous invite fortement à découvrir ce roman au succès planétaire pleinement mérité.
Ce qui m'amène directement au sujet qui me préoccupe aujourd'hui: l'amitié.
De nature plutôt avenante, j'ai la chance d'avoir de nombreux amis, mais à des degrés d'attachement divers. Il y a les anciens camarades de classe ou les anciens collègues de travail que je vois de temps à autre, et que parfois je perds de vue parce que la vie est ainsi faite.
Puis il y a les précieux, les rares, ceux qui se comptent sur les doigts d'une seule main et qui résistent au temps qui passe, et que je considère comme ma famille de coeur. Pour ceux-là, je leur accorde une confiance absolue, ils peuvent compter sur moi pour être une oreille attentive, pour leur prêter une épaule sur laquelle s'appuyer, pour partager joies et peines. Pour moi, l'incarnation parfaite de l'amitié, ce sont les amis de la série Friends: ils sont très différents les uns des autres mais s'acceptent tels qu'ils sont, avec leurs qualités et leurs défauts, et surtout ils peuvent toujours compter les uns sur les autres en toutes circonstances
Ce dialogue entre l'Amour et l'Amitié me revient à l'esprit: l'Amour dit à l'Amitié: "A quoi sers-tu insensé?". Et l'Amitié répond: "A essuyer les larmes que tu as fait couler"! Et comment fait-on quand c'est l'Amitié qui fait pleurer?
Je traverse actuellement des moments douloureux car je découvre que l'amitié aussi peut être source de chagrin et de déception. J'ai toujours pensé que c'était plus facile d'être une amie que d'être une petite amie, primo parce qu'avec ses amis il n'y a pas besoin de séduire, on peut être soi et seules la loyauté et la sincérité importent. Secundo, j'ai toujours pensé que l'amitié c'était pour la vie, contrairement à une relation amoureuse où la rupture est un élément intrinsèque et donc une éventualité que l'on garde toujours dans un coin de la tête.
Mais je me rends compte qu'en amitié non plus on ne peut pas tout dire, et que cette sincérité peut se retourner contre soi. Je mesure que chacun a sa conception propre de l'amitié et de l'engagement que cela induit. Ayant toujours considéré l'amitié comme un cocon, une source de bienveillance et de réconfort, je me sens démunie face à cette situation...
Je me savais déjà nulle en amour, je suis en train de me dire que je ne suis pas non plus douée en amitié... Généralement en cas de gros chagrin c'est à l'ami(e) qu'on se confie, mais quand c'est l'ami(e) qui est la source du chagrin, on se replie sur moi-même, on rumine des idées noires, on garde pour soi sa peine même si elle vous ronge de l'intérieur...
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