Lis, vis, aime
10 Décembre 2019
Combien de fois ai-je entendu des parents excédés - y compris moi - lancer cette phrase comme une boutade
Il y a d'abord les parents d'enfants en bas âge qui n'en peuvent plus des nuits blanches, de l'absence de vie sociale, des petits bobos en tous genres, de la maison transformée en champ de bataille.
Puis il y a les parents d'adolescents fatigués de voir leurs progénitures vissées à leurs écrans, soit avec leur smartphone à "papoter" sur les réseaux sociaux avec les copains, soit devant la télé à enchaîner les séries sur Netflix, soit ils vous parlent mal ou pire encore ne vous voient ni ne vous entendent...
Et enfin il y a les parents de jeunes adultes se languissant de voir ces jeunes pas encore tout à fait adultes en quête permanente de leur voie et qui, en attendant, traînent à longueur de journée sans savoir où ils vont et qui refusent tout conseil de votre part...
Et encore, je ne vous parle pas de ce que ces "chers" enfants nous coûtent, entre la nourrice, les cours de musique et de karaté, les frais de scolarité, on aurait pu s'en offrir des voyages, des beaux!
Vous vous reconnaissez dans une de ces catégories? Je vous le concède je grossis le trait, mais c'est presque ça!
Et pourtant...
Et pourtant des gens sont prêts à prendre des traitements pendant des années, quitte à déformer à jamais leur corps pour connaître la joie de la maternité. Certains franchissent les frontières, d'autres flirtent avec la législation pour aller chercher au bout du monde l'enfant qu'ils ne pouvaient pas concevoir. Des couples se déchirent pour obtenir la garde de leurs enfants, certains y sacrifieraient toute leur fortune.
On a beau se plaindre, être parents nous apportent un bonheur et une joie qu'aucune difficulté ou souffrance ne peuvent supplanter.
Mais pourquoi tenons-nous tant à avoir des enfants?
J'exclus d'emblée le fait que nous sommes un peu masochistes dans l'âme :)
Cela étant dit, la première raison qui me vient à l'esprit : parce que nous sommes des animaux, tout bêtement!
Et oui, nous avons tendance à l'oublier, et pourtant , même si nous sommes des êtres "réfléchis" (quoique pas toujours), cet aspect de notre être nous rattrape. C'est cette part irrationnelle et instinctive qui nous pousse à nous reproduire pour préserver l'espèce. Parfois nous ressentons cette envie de nous accoupler comme le feraient les chats, les chevaux ou les tortues, pour perpétuer la race, sans vraiment savoir ce que cela implique, sans vraiment se demander comment les nourrir, mais juste parce que nous voulons avoir des descendances.
La deuxième raison, c'est pour donner du sens à notre vie.
C'est en tout cas cette raison qui m'a insufflé l'envie de devenir maman. Il fut un temps où j'étais un vrai bourreau de travail, je cumulais deux postes et travaillais même le week-end et les jours fériés, c'était une vraie drogue, je ne ressentais aucune fatigue. A la fin du mois, je percevais deux paies, mon compte en banque était bien rempli, et je dépensais ce que je gagnais en vêtements, sacs et chaussures à ne plus savoir quoi en faire. Un jour, je me suis posée, et j'ai trouvé tout cela tellement futile et ma vie si vide de sens... Et c'est là que l'idée de devenir maman a germé en moi. Je suis une maman comblée, mon fils m'a transformée au-delà de toutes mes espérances. Mais n'est-ce pas égoïste de ma part d'attendre autant de ce petit être?
La troisième raison que je trouve tout mignon, c'est pour avoir des versions miniatures de la personne qu'on aime. Une version miniature de l'être aimé que nous pourrions façonner et éduquer à notre image. Car l'être aimé est tel qu'il est, c'est un lot de qualités et de défauts que nous devons accepter sans pouvoir y changer grand-chose, ce qui n'est pas le cas si c'est votre enfant.
Voici venu le temps des fêtes, charriant dans son sillage la liste des cadeaux (souvent coûteux) que le Père Noël essaiera d'offrir dans la limite de ses moyens...
Mais les fêtes de fin d'année ce sont également ces joies simples partagées avec nos enfants, à décorer le sapin, à regarder les vitrines bien décorées, à visionner les films de Noël et les dessins animés maintes fois vus et revus, ce sont des soirées au coin du feu à écouter les chants de Noël en sirotant un lait de poule (sans alcool).
Et là, je me souviens pourquoi j'ai tant désiré devenir maman et mesure tout le bonheur que j'éprouve à l'être.
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