Lis, vis, aime
17 Mai 2013
Voici le cri de cœur de la maman que je suis en découvrant cet outil de communication - encore un - laissé en libre accès à nos chers enfants...
Parce que maintenant les parents "squattent" aussi Facebook, les "jeunes" (y) ont décidé de migrer en masse sur cet autre réseau social dont la fréquentation a explosé depuis 2012. Le logo représente un gentil petit oiseau bleu qui attire nos ados par ses pépiements, mais la réalité est plus nuancée..
C'est en créant mon blog que je me suis créée un compte Twitter, pour gagner en visibilité, mais je vous avoue que jusqu'à maintenant je n'en vois vraiment pas l'utilité. Des petits messages écrits et envoyés rapidement mais qui reçoivent rarement des réponses... En plus, pour une bavarde comme moi, se limiter à 140 caractères pour s'exprimer est une vraie frustration! Oui, je suis complètement "has been" mais j'assume :)
Revenons à nos oisillons...
Leur défi est d'avoir le plus de "followers", et pour cela ils sont prêts à tout! Ils annoncent la couleur dès leur "bio" qu'ils veulent bien accrocheuse: ":D tu viens de regarder ma bio donc tu m'aimes bien... Aller viens me parler en privé..." ou cette autre "15 ans, Lille, Lycéenne, en seconde . Tu peux me suivre, mais pas jusqu'à chez moi"... No comment... Mais il y a aussi les chantages du genre "je t'ai follow alors follow moi sinon je te unfollow..." ou encore "je te follow, maintenant follow Untel sinon je te unfollow..." Ils s'amusent aussi à se donner des notes pour leur PP - photo de profil pour les non initiés - sur la base de quoi? Je l'ignore! Je tire ma conclusion: peu de followers = pas populaire et mauvaise note de la PP = moche, je n'ose même pas imaginer l'effet néfaste que cela pourrait avoir sur ces enfants en pleine mutation et souvent mal dans leur peau...
Le réseau ne compte pas que de gentils petits oiseaux et leurs pépiements ressemblent parfois à des menaces ou à des cris de détresse...Cette jeune de 16ans par exemple, qui évoque son envie d'en finir avec la vie, parle d'auto-mutilation, de sa privation de déjeuner perçue comme une victoire; ou encore cette jolie petite bouille d'une fillette d'à peine 12ans qui raconte pêle mêle par le menu tout ce qu'elle va faire et son humeur du moment en 30 messages - sans grand intérêt - par heure, ou encore cette autre qui répond avec toute la fraîcheur de son âge à ces inconnus dont elle ne sait quasiment rien ...
Images choquantes, discours violents, tout est en libre service pour ces enfants qui les voient parfois de manière involontaire, puis les lisent , les relaient, et laissent en eux des traces parfois indélébiles...
Les dangers les guettent, car derrière un pseudo mignon et une photo de profil montrant un visage juvénile peuvent se cacher n'importe qui de peut-être mal intentionné...
Les responsables du réseau social restent très évasifs quant à la protection des données personnelles, de plus ils prônent une plus grande liberté - donc moins de contrôle - et proposent comme configuration par défaut une visibilité publique des profils...
Il nous est impossible d'être 24h sur 24 derrière chacun de nos enfants pour les surveiller et pour les protéger. Il est vrai aussi que les enfants ont droit à une vie privée et que nous devons établir une relation de confiance avec eux.
J'ai un enfant de 11ans qui vit avec son temps, qui utilise régulièrement internet le week-end et pendant les vacances. Je lui ai édicté les règles d'utilisation, je lui fais confiance et jusqu'ici il n'y a pas eu de problèmes. Mais il va au collège et il a des copains qui, peut-être sont déjà des utilisateurs réguliers des réseaux sociaux et vont l'inviter à le découvrir...Alors j'augmente ma vigilance, je reste à l'écoute du moindre malaise, je veille au grain, je ne veux pas que les pièges de la toile se referment sur sa jeune et fragile petite vie...
Je pense qu'il nous appartient - à nous les parents - de les prévenir de ces dangers dont ils n'ont aucune conscience...
A lire, cet article très intéressant du Monde:
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