Lis, vis, aime
29 Juillet 2013
© Nicole Audrey Spector
Et voici le célèbre roman d'Oscar Wilde - publié pour la première fois en 1890 - remis au goût du jour par Nicole Audrey Spector et assaisonné d'une petite touche d'érotisme. Le titre original, "Fifty shades of Dorian Gray" n'est pas sans rappeler un grand best-seller de l'année 2013 et préfigure déjà le style du livre.
Dorian Gray, jeune londonien qui a vécu à l'époque victorienne, pose pour Rosemary Hall, une jeune artiste peintre de vingt ans. Les deux jeunes gens sont beaux et candides et ignorent tout de la vie. La sulfureuse Helen Wotton, une amie de Rosemary, se chargera d'y remédier. En observant Rosemary passant le pinceau sur le tableau représentant Dorian Gray et en l'écoutant parler de lui, Helen s'est vite rendu compte de l'attirance exercée par le modèle sur la jeune fille.
Quand Dorian Gray découvre la perfection de ses traits figés sur la toile, il tombe amoureux de son portrait tout en réveillant en lui la peur de vieillir au point de prononcer une prière: celle de voir son portrait vieillir et s'enlaidir à sa place, vœu qui saura exaucé.
Helen, d'un côté, encourage Rosemary à succomber au charme du jeune homme, de l'autre elle persuade Dorian de partager avec elle des expériences charnelles de plus en plus folles. Et quand Rosemary se décide enfin à écouter ses sens et ses sentiments et de s'offrir à Dorian, le destin va les rattraper et décider de leurs chemins.
A travers ce roman, Nicole Audrey Spector a révélé toute la sensualité sous-jacente à l'hédonisme du héros, la quête perpétuelle du plaisir pour un jeune homme étant forcément liée au sexe sous toutes ses formes. Malheureusement, j'ai trouvé que les scènes érotiques manquaient parfois de finesse et ne m'ont pas vraiment transportée.
En revanche la lutte intérieure de Dorian Gray est très bien racontée: il a des éclairs de moralité et de conscience qui le poussent, l'espace d'un instant à sortir de la spirale de la luxure et de la dépravation avant d'être entraîné de plus belle dans le tourbillon de la débauche.
Les thèmes abordés dans ce roman sont plus que jamais d'actualité: le culte de la beauté et de la jeunesse éternelle ainsi que la recherche du plaisir à tout prix, au point de vendre son âme au diable.
Dans une interview accordée à 20minutes.fr et que vous pourrez retrouver ici , Nicole Audrey Spector avoue s'être inspirée du roman à succès de E. L. James (dont il semblerait qu'elle n'ait pas forcément apprécié le style) et de l'associer à celui d'Oscar Wilde "afin de créer des personnages qui s'adressent à un public à la recherche d'une dynamique hétérosexuelle" . En effet, dans la version originale, Dorian Gray était entouré d'hommes: Basil Hallward, le peintre, était fasciné par sa beauté et a décidé de faire son portrait; et l'ami du peintre qui va l'initier à l'hédonisme était Lord Henry, et la situation était assez ambiguë.
Ce roman, sans être exceptionnel, est agréable à lire et certains passages sont plutôt...croustillants voire émoustillants!
Publié chez MA Editions - 224 pages
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