Lis, vis, aime
15 Janvier 2013
Le mariage pour tous a soulevé un tsunami de réactions entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le projet.
Le soir du 31 décembre, nous avons transgressé les règles de la soirée réussie et avons parlé...religion et politique et en particulier du mariage pour tous. Un think tank improvisé a eu lieu, présidé par LUI. Le débat était animé, très animé; les échanges étaient parfois vifs et nous avaient tenus éveillés jusqu'au petit matin.
Si en début de soirée les avis étaient assez tranchés, au fil des discussions, nous sommes arrivés à une conclusion commune. Je me demande d'ailleurs pourquoi les éminences grises en haut lieu de l'Etat n'y ont pas pensé.
En tous les cas, ce qui en est ressorti me semble très intéressant et j'ai décidé de le partager avec vous:
- Primo, des sondages ont été réalisés auprès de la population française quant à leur avis sur la question; 63% des personnes seraient favorables au projet. En revanche - à ma connaissance - la question n'a jamais été posée aux homosexuels, pourtant les premiers concernés.
- Secundo, ce projet pompeusement appelé "mariage pour tous" met encore plus l'accent sur la "particularité" de cette frange minoritaire de la population au lieu de faciliter son intégration (Selon une étude de l'Inserm (recherche médicale) et de l'Ined (démographie) sur la sexualité des Français publiée en 2008, 4% des femmes et 4,1 % des hommes de 18 à 69 ans déclarent avoir déjà eu des pratiques sexuelles avec un partenaire du même sexe. Mais seulement 1 % des femmes et 1,6 % des hommes déclarent avoir eu des rapports sexuels avec une personne du même sexe au cours des douze derniers mois. Source AFP).
- Tertio, l'enjeu le plus important dans ce projet porte plus sur la parentalité que sur l'union de deux êtres qui s'aiment: donner aux parents - homosexuels ou pas - des droits et des responsabilités et en cas de disparition de l'un des parents, celui qui survit aura la garde pleine et entière de l'enfant. Si on regarde les statistiques concernant le nombre de couples homosexuels pacsés, en 2010 ils étaient 9143 à l'avoir fait contre 196 415 de couples hétérosexuels (source INSEE), ce qui pourrait laisser penser que les couples homosexuels ne sont pas particulièrement préoccupés par l'officialisation de leur union.
Ce que les détracteurs reprochent à ce projet n'est finalement qu'un problème de sémantique: le mariage est une institution séculaire - voire millénaire - qui renvoie à un modèle social fort auquel il ne faut pas toucher.
L'homoparentalité est un fait, la renier serait une hypocrisie. Il ne s'agit pas non plus de dire si un foyer homoparental pourrait être néfaste sur l'enfant car un enfant qui grandit au sein d'une famille monoparentale pourrait également souffrir de l'absence d'un modèle masculin ou féminin et d'une possible lacune affective .
Il apparaît donc que ce n'est pas tant le mariage qui devrait être pour tous, mais les droits qu'il induit.
Élémentaire mon cher Watson! Il suffit pour cela de modifier le PACS et de lui conférer les mêmes droits que ceux accordés par le mariage! Ainsi, les parents homosexuels pacsés auraient exactement les mêmes droits sans qu'on touche au mariage et à sa symbolique.
Comme tout projet controversé, à l'instar de l'avortement ou de la peine de mort, le mariage pour tous secoue et secouera encore un moment notre société . Dans quelques années, nous y repenserons avec un petit sourire ému...
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