Lis, vis, aime
28 Janvier 2013
J'arrive au supermarché avec mon caddie pour faire mes courses.
Je veux acheter de l'eau : Plate ou pétillante? Enrichie en magnésium? Pauvre en sel?
Je veux acheter du lait: Lait de vache ou de soja? Entier ou demi-écrémé? Avec ou sans lactose? Bio ou pas?
Je veux acheter des légumes: Bio ou pas? Frais, surgelés ou en conserve? Nature ou cuisinés?
Du choix nous en avons, et même très largement, même pour des produits qui semblent basiques. Qualité, prix, confort, coup de coeur, nous sommes libres de choisir ce qui nous convient le mieux.
Et quand il s'agit de nous faire plaisir, le choix est encore plus large:
Un lit: matelas à ressort ou à eau? Ergonomique? Anti-acariens?
Un téléphone portable: Smartphone ou pas? Tactile ou à clavier? Android ou IOS ou Windows Phone?
Une paire de chaussures: en cuir ou en toile? à talon ou plates? pour l'été ou pour l'hiver?
Quelle sensation grisante que d'avoir le pouvoir de choisir!
Mais bien vite, cette liberté se transforme en anxiété: et si je n'achetais pas ce qu'il fallait? Et si le prix que je paie est plus élevé qu'ailleurs? Et si ces chaussures ne sont pas de bonne qualité?
Finalement, ils n'étaient pas si mal lotis nos ancêtres. Soif? L'eau de la fontaine pour se désaltérer! Faim? Les baies et les fruits sauvages pour se sustenter! Besoin de se vêtir? Une peau de bête transformée en habit et le tour est joué. Besoin de repos? Une natte à même le sol leur suffisait!
D'ailleurs, dans son livre "The paradox of the choice: more is Less", le psychologue américain Barry Schwartz a mis en évidence le fait que l'accroissement du choix dans nos sociétés n'a pas rendu les citoyens plus heureux (...). Il évoque ainsi deux raisons:
Primo, le choix implique le regret potentiel. Ne dit-on pas que chaque choix est un renoncement?
Secundo, lorsque l'offre disponible est pléthorique, le temps ou l'énergie passée à choisir ne justifie plus forcément l'économie faite.
Ci-dessous un article qui traite justement de ce sujet:
http://www.philosophie-management.com/docs/2011/Ledoux_Hublet_-_Trends_-_Choix.pdf
Et je pourrai étendre le problème à d'autres domaines comme le choix d'un(e) conjoint(e): il est devenu plus compliqué pour certain(e)s de s'engager pour la vie avec une seule personne quand ils savent qu'en allant sur un site de rencontres ils peuvent avoir le ou la partenaire à la hauteur de leur exigence...Encore un miroir aux alouettes?
Tout comme pour les codes et le diktat de la société, il convient de rester vigilant et ne pas se laisser emporter par les dérives de notre société de consommation.
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