Lis, vis, aime
16 Mai 2019
Cela fait exactement 6402 jours que je suis maman...
Cela fait exactement 6402 jours que j'adapte en permanence ma posture et mon attitude pour être pour mon fils un soutien présent et efficace et non pas une présence pesante et étouffante.
Je me souviens encore comme si c'était hier du sentiment de panique qui s'est emparé de moi quand je l'ai regardé, cette petite boule d'amour vieille d'à peine quelques heures, endormi dans son berceau, le visage paisible. J'ai pris pleinement conscience de mes responsabilités envers cet être, et ce jusqu'à mon dernier souffle, et je me suis demandé si j'allais y arriver.
Alors j'ai appris patiemment à son contact chaque geste pour le rassurer ou le consoler, j'ai appris à connaître cet être qui a squatté mon ventre pendant près de neuf mois, à identifier ses besoins, à gérer ses colères, à mettre en place des règles tout en le laissant grandir et s'épanouir, à lui inculquer les valeurs qui me sont chères. Cet apprentissage mutuel a tissé entre nous un lien très fort, fusionnel, qui nous a permis de surmonter ensemble bien des épreuves.
On m'avait dit un jour qu'être parent c'est comme être un maître nageur avec son élève : au début vous restez au plus près de lui pour le rassurer et lui montrer les bons gestes à acquérir, ensuite vous vous contentez de tenir la perche à laquelle il s'accroche en même temps qu'il évolue dans l'eau, et à la fin, votre rôle se cantonnera à rester sur le bord à veiller sur lui et intervenir s'il y a un souci.
Je suis désormais dans cette dernière phase. Mon fils a gagné en autonomie, ses besoins ont évolué. Du haut de ses 17 ans et des poussières, il pense être suffisamment grand pour prendre lui-même ses décisions, il aspire à la liberté, à de l'espace, et ne voit plus en moi que l'intendante et la ministre des finances. Qu'elle est loin cette époque où il était collé à moi en permanence, réclamant des câlins à tout bout de champ, et qu'il me considérait comme l'amour de sa vie...
Je trouve que c'est cette dernière posture la plus compliquée : n'être plus qu'un spectateur de la vie de son enfant, le laisser faire ses propres erreurs et ramasser les morceaux si nécessaires.
Qu'il est dur d'entendre dans sa voix la déconvenue, quand il découvre ses limites et se rend durement compte de la réalité, quand il prend conscience du fait qu'il n'est pas le roi du monde comme le fait croire depuis sa naissance sa maman. Cette maman qui culpabilise d'avoir déformé sa vision des choses et qui s'en veut de ne pas avoir été insistante parfois...
Alors, malgré cette angoisse qui me tenaille, je m'accroche à l'idée qu'il saura faire le bon choix et qu'il saura surmonter les écueils qu'il rencontrera sur son parcours pour réaliser ses rêves...
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